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MES SOUVENIRS

rants et peu disciplinés. Il était difficile de compter sur eux malgré les renforts que le général Durando s’efforçait de réunir.

La formation des Lombards était lente et pénible. On accusait le général Bava d’être trop peu entreprenant et l’on se demandait, en présence d’une pareille inaction, comment on pourrait arriver à Venise. Cependant trois Patrizi, députés de la ville de Venise, étaient reçus à dîner par le roi. Ils exprimaient la plus grande confiance dans le succès d’une marche sur Venise. L’armée sarde ne comprenait pas moins de soixante-douze mille hommes, sans compter les renforts lombards qui n’étaient pas encore arrivés.

Pendant ce temps on discutait à Turin et à Milan le siège de la future capitale. « Qu’ont fait les Milanais ? disaient les habitants de Turin. Ils ont combattu quelques heures pour chasser les Autrichiens, tandis que nous, Piémontais, par dévouement pour la cause de l’indépendance de l’Italie, nous versons chaque jour notre sang et nous soutenons seuls les efforts de l’ennemi. On daigne nous laisser le roi en transportant à Milan les ministères et le gouvernement. Pourquoi bouleverser ce qui est établi depuis longtemps et grever nos finances quand la guerre n’est pas terminée ? » Dans le conseil des ministres,