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CHAPITRE SEPTIÈME

parti démocratique ayant pour chef le député Brofferio, avocat d’une certaine réputation, mais orateur politique médiocre.

L’armistice de Milan était l’objet des critiques les plus vives. Il abandonnait en effet des places importantes encore au pouvoir des Piémontais, telles que Venise et Peschiera. La mise en jugement du général Salasco qui l’avait signé était demandée. Tout ayant été approuvé par le roi, un procès eût mis en évidence sa responsabilité. Pour ne pas sacrifier les duchés annexés à la couronne Charles-Albert avait refusé des conditions beaucoup moins défavorables, offertes par Badetzki quelques jours avant les événements de Milan.

L’armée piémontaise aurait pu conserver la ligne de l’Adda sur la rive gauche du Pô, mais en abandonnant toute la rive droite, c’est-à-dire en renonçant aux duchés. Charles-Albert refusa. Après les combats livrés sous Milan, il lui avait fallu accepter des conditions bien plus dures encore.

Les agitations populaires aggravaient les attaques de l’opposition parlementaire. À Livourne une échauffourée avait eu lieu à la fin d’août. Les émeutiers s’étaient emparés du gouverneur, avaient dissous la garde nationale et avaient pris possession de l’administration de la ville, tirant par les fenêtres