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MES SOUVENIRS

toute l’Italie et dans le Piémont même. Mais après moi, si l’on ne me soutient pas dans l’œuvre que j’ai entreprise, il n’y aura qu’un ministère Brofferio qui soit possible et il amènera la chute de la monarchie à laquelle je suis dévoué. Je ferai tous mes efforts pour empêcher ce résultat et j’espère que le parti conservateur le comprendra et ne me sera pas trop hostile. Quant à moi, je ne veux rien faire qui puisse lui inspirer des craintes pour la royauté. Je crois la guerre nécessaire, mais je ne la ferai que quand l’état de l’armée m’aura donné l’assurance qu’elle est possible. Je ne repousse pas la médiation, je la laisse produire son effet : si elle réussit, nous en accepterons avec reconnaissance les résultats ; si elle échoue, nous n’aurons pas à nous reprocher de l’avoir entravée ; mais je n’en espère pas grand’chose et je ne me fie qu’à nos propres ressources. Toutefois, je suis plein de reconnaissance pour la médiation, convaincu que je suis qu’elle nous a donné le temps de remettre l’armée dans une position meilleure et en état de rentrer en campagne. »

Pour Gioberti le côté le plus délicat de la médiation était l’abandon de la Vénétie, abandon contraire à son principe de l’indépendance absolue de l’Italie. Il s’en tirait en réservant le principe, mais en se