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MES SOUVENIRS

se ferait cette démarche et quel en était exactement l’objet.

Les deux ministres de France et d’Angleterre se rendirent chez le prince de Carignan qui leur répondit qu’il ne savait rien, qu’il avait reçu seulement deux mots du duc de Savoie lui annonçant l’abdication du roi et son élévation au trône. Il fallait faire connaître ces faits au public et agir au nom du nouveau roi ; mais, tenant ses pouvoirs de l’ancien, il ne pouvait prendre sur lui de prononcer ainsi sa déchéance sur le rapport d’un domestique, ni prendre aucune mesure politique et militaire pouvant contrarier les vues du nouveau souverain. Il ne put que réunir le conseil des ministres sur la demande duquel MM. de Bois-le-Comte et Abercromby partirent pour Novare, accompagnés du syndic de Turin.

Quand ils arrivèrent, ils trouvèrent la question de l’armistice réglée par un accord direct entre le duc de Savoie et le maréchal Radetzki. Dès le 24 le duc de Savoie s’était rendu lui-même aux avant-postes autrichiens pour demander un armistice aux vainqueurs. Victor-Emmanuel et Radetzki s’étaient abouchés dans une métairie de Vignole, petit village à environ 3 milles de Novare, et le 26 l’armistice était signé. Jusqu’à la paix l’armée autrichienne devait occuper la rive gauche de la Sesia, la place d’A-