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MES SOUVENIRS

ture avouée, acceptée avec la droite… » À un homme aussi intègre l’exercice du pouvoir devait apporter bien des déboires. L’œuvre de l’indépendance italienne dont il avait été un des premiers soldats s’est achevée sans lui, mais son nom est resté, au milieu des luttes des partis, entouré du respect universel.

En 1849 la première nécessité était le maintien de l’ordre. Un camp de deux divisions avait été formé au nord-ouest de Turin, à Saint-Maurice, sous le commandement du duc de Gênes.

Il comptait vingt-six bataillons, trente-six escadrons et trente bouches à feu, environ vingt mille hommes. Le principal but de ce camp était de rétablir la discipline et de mettre les troupes sous la main de leurs officiers pour refaire leur esprit et leur donner l’instruction militaire qui leur manquait. On avait eu d’abord l’idée d’établir ce camp sous Alexandrie ; on y avait renoncé pour ne pas lui donner une signification menaçante qui aurait nui aux négociations pour la paix.

Victor-Emmanuel était fort préoccupé de l’état de l’armée et des finances. Le dernier emprunt n’avait produit que 16 millions, et les effectifs militaires, en y comprenant les réserves, les carabiniers, les invalides, s’élevaient encore à cent quarante-sept mille hommes. Un conseil de huit généraux avait