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CHAPITRE DOUZIÈME

et de Modène. Victor-Emmanuel, M. d’Azeglio, le conseil des ministres tout entier, en faisaient une condition essentielle. M. d’Azeglio se regardait comme engagé d’honneur à l’obtenir, et annonçait qu’il se retirerait si elle était refusée. « Un autre, disait-il, peut signer la paix sans l’amnistie, mais j’ai beaucoup trop parlé et écrit sur cette question pour l’abandonner. »

Dans un conseil de cabinet tenu sous la présidence du roi, auquel assistaient le duc de Gênes, plusieurs ministres d’État, le maréchal de Latour, M. de Sambuy et quelques hauts personnages, il fut décidé à l’unanimité qu’elle serait demandée.

Le roi surtout et son frère se montrèrent inébranlables à cet égard. Mais l’article fut rédigé de manière à calmer toutes les susceptibilités : il était conçu dans les termes qui accompagnent tous les traités où il y a une cession de territoire : « Les sujets ne pourront être recherchés pour leurs opinions ou leurs actes depuis le 22 mars 1848. »

Cette amnistie était demandée à l’empereur comme préliminaire du traité. M. de Pralormo en avait accompagné le texte d’une lettre au prince Schwarzenberg, représentant « que l’honneur national ne permettait pas au Piémont d’abandonner des hommes avec lesquels il avait combattu et qui s’étaient com-