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MES SOUVENIRS

M. Pinelli, ministre de l’intérieur, donnaient successivement leur démission.

Les attaques de la presse, la faiblesse de l’administration étaient la cause d’un désordre déplorable. La police était nulle dans les villes, les crimes s’y multipliaient, la situation financière du Piémont était lamentable. La richesse publique diminuait alors que la paix et le retour de l’ordre auraient dû la faire augmenter.

« Notre Chambre, écrivait en novembre 1849 le président du conseil d’Azeglio, décidément n’était plus possible.

« Le roi a adressé directement un appel au pays, j’espère que le pays comprendra. — Une seconde dissolution depuis Novare ! C’est beaucoup, mais c’est la dernière ressource du gouvernement constitutionnel en Italie. Je joue la partie.

« Il était de mon devoir de le faire. Dieu veuille que je la gagne. Bien des choses vont dépendre du résultat. »

C’est à ce moment critique que M. de Bois-le-Comte quitta Turin et fut envoyé en qualité de ministre de France à Washington. J’en éprouvai le plus vif regret. Plein de confiance et d’amitié pour moi, il m’avait constamment associé à tout ce qu’il faisait pendant sa mission en Piémont. Victor-Emma-