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MES SOUVENIRS

ment les actes du ministère d’Azeglio. La politique pontificale avait à Rome un défenseur très convaincu en la personne de mon ami, le comte Alphonse de Rayneval.

« Ne croyez pas cependant, ajoutait le duc de Dino dans une de ses lettres, que j’approuve la conduite de l’archevêque dans l’affaire du comte Santa-Rosa. »

Le prince Murat avait été remplacé par M. Ferdinand Barrot, homme fort aimable dont je n’eus qu’à me louer. Il avait amené avec lui, outre ses deux fils Frédéric et Joseph Barrot, M. Jules Treilhard avec qui mes rapports furent excellents. M. Barrot était un homme de grand mérite, d’un caractère doux et égal. Il s’établit à la Marchesa, sur la route de Stupinis, villa où avait résidé le pape Pie vii. Il y reçut avec beaucoup d’amabilité Mlle Brohan qui était venue donner des représentations à Turin. Un magnifique souper fut organisé en son honneur dans les jardins de la Marchesa éclairés par des feux de Bengale. Mlle Brohan y fit la conquête de M. de Saint-Marsan qui l’emmena à son château de Castigliole et qui la suivit jusqu’à Chambéry où l’actrice le congédia pour rentrer en France.

Peu après son arrivée, M. Barrot se rendit à Lyon où le prince président était de passage. Le général de La Marmora, ministre de la guerre de Sardaigne,