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MES SOUVENIRS

pu lui donner Murat. Prenez patience, mon cher ami ; j’ai été désolé de tout ce contre-temps, plus pour vous encore que pour moi.

« J’ai été un peu blessé des procédés assez singuliers qui m’ont accueilli ici. Je n’ai pas même été mandé par le président aux ordres duquel je m’étais mis. Je n’ai été invité à dîner ni par lui ni par le général. On ne m’a témoigné qu’une satisfaction médiocre. Les marques publiques de cette satisfaction sont encore à venir. Peu importe.

« Il est probable que je vais prochainement réaliser mon cher vœu et que je vais aller faire mes bucoliques africaines. En vérité, en vérité, je vous le dis, les bœufs, les vaches et les moutons valent mieux pour moi que les hommes ; je tue ou je tonds les premiers qui m’enrichissent et qui me passent les peccadilles, je sers de mon mieux les autres qui m’oublient et me délaissent. »

Les influences de la famille du Président de la république commençaient à se faire sentir, surtout dans la carrière diplomatique. Un diplomate de carrière, M. E. de Pontois, ancien ambassadeur, m’avait écrit le 6 octobre 1850 :

« J’ai vu dans les journaux à mon retour la nouvelle de l’envoi du prince Murat comme médiateur entre le Piémont et le Saint-Siège. Après ce que je