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CHAPITRE SEIZIÈME

toutes les conditions maritimes et stratégiques désirables. Aussi avait-il fixé le choix de M. de Cavour.

J’appris, sur les entrefaites, la disgrâce de mon ancien chef, M. de Bois-le-Comte, qui avait été nommé ministre de France à Washington. C’était une des conséquences des menées politiques qui préparaient le coup d’État. On m’écrivait de Paris : « Nous sommes ici très préoccupés des revues multipliées et des libations de vin de champagne qui les suivent. Les ministres seront interpellés demain à ce sujet par la commission de surveillance. »

La lutte politique s’accentuait tous les jours en France.

Le duc de Dino était vis-à-vis de moi l’organe des influences parlementaires qui avaient formé le comité célèbre de la rue de Poitiers.

Il m’écrivait de Valençay le 29 avril 1851 :

« Je suppose que vous aurez dû profiter du passage de M. de Falloux pour vous mettre en rapport avec lui. Si vous jugez à propos de vous ménager certaines puissantes influences, faites en sorte dans vos lettres de me manifester votre bon vouloir dans la grosse question qui préoccupe ici par rapport au lieu où vous êtes. Cela donnera plus de poids aux assurances réitérées que je n’ai cessé de donner sur votre compte, sur votre fonds religieux et sur