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MES SOUVENIRS

fût amené. Ce fut la comtesse Mitrouski, dont le mari était gouverneur de Vienne lors de la capitulation de cette ville en 1805, qui fut nommée à la place de Mme de Montesquieu. Elle dut sans doute cette désignation à son refus d’assister aux fêtes données à Vienne en l’honneur de Napoléon et de lui être présentée en 1805. Son mari étant prisonnier de guerre, elle avait jugé que sa place n’était pas à ces réceptions. Avant de quitter l’Autriche, Mme de Montesquiou témoigna le désir de voir une dernière fois le roi de Rome. Elle écrivit dans ce but à la comtesse Mitrouski qui prit les ordres de Marie-Louise. L’impératrice répondit que cela était impossible.

L’empereur avait pris très au sérieux son alliance avec une princesse de la maison d’Autriche ; la vieille marquise de Cavour, mère du célèbre ministre Camille de Cavour, morte en 1849, me raconta qu’étant dame d’honneur de la princesse Pauline Borghèse, elle entendit Napoléon parler de Louis XVI avec beaucoup d’attendrissement, puis que, s’étant recueilli un instant, il avait ajouté : Mon pauvre oncle ! Marie-Louise était en effet la nièce de Marie-Antoinette. Sardou n’a donc rien exagéré dans cet épisode de Madame Sans-Gêne. On connaît la lettre que Napoléon écrivit de Rambouillet à l’empereur François lorsque