Page:Reiset - Mes souvenirs, tome 2.djvu/17

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
7
CHAPITRE PREMIER

Dès mon arrivée à Pétersbourg le général de Castelbajac voulut bien me conduire lui-même à mon appartement provisoire, composé d’une chambre et d’un beau salon.

Je n’avais pas de temps à perdre pour me mettre au courant de la vie russe et des affaires en cours. Je débarquais le 27 juillet, et le 14 août M. de Castelbajac, qui avait obtenu un congé, devait partir pour la France, me laissant, en ma qualité de premier secrétaire, tout le fardeau de l’ambassade avec les fonctions de chargé d’affaires.

Saint-Pétersbourg me fit l’effet d’une ville neuve, construite à l’européenne. Ses longues rues, larges et droites, qu’on appelle perspectives, sont bordées de maisons dont bon nombre sont en bois, de quelques palais plâtrés d’une architecture française ou italienne sans rien d’original ni de saisissant. Elles forment un contraste choquant avec la population indigène qui y circule. Sans les costumes des gens du peuple, on pourrait se croire à Berlin.

En été, les vaches sortent des maisons au son de la trompe des bergers, se rendant en troupeaux au pâturage hors de Saint-Pétersbourg ; elles reviennent de même le soir, ce qui donne à cette grande capitale un aspect presque villageois.

Il fallut m’installer au nouvel hôtel de la légation