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CHAPITRE DEUXIÈME

fêté la Saint-Louis à Saint-Cloud… Du reste, ajouta-t-il, d’ici à l’année prochaine nous avons du temps devant nous.

Je ne voulus pas insister ; je me bornai à lui dire que nous entendions célébrer la fête du chef de l’État quand et comme il nous plairait, ainsi que le faisaient les autres missions pour celle de leurs souverains. Je tenais à accentuer notre entière indépendance. Dans le même entretien je trouvai occasion de dire à M. de Seniavine que si le gouvernement français n’avait pas conclu de traité de commerce avec la Belgique, c’était qu’il n’avait pu s’entendre avec elle, et que si nous avions élevé le prix d’entrée des houilles, cette mesure nous était dictée non pas par des dispositions peu amicales envers ce pays, mais par un intérêt purement commercial.

Malgré la grande bienveillance dont le général de Castelbajac était l’objet de la part de l’empereur Nicolas, la situation n’était pas facile pour les représentants de la France à Pétersbourg. En septembre, des Français arrivés à Cronstadt sans passeport non seulement n’avaient pu débarquer, mais ils avaient été expulsés de la manière la plus brusque. Une grande courtoisie tempérait ce que de pareilles mesures avaient de blessant. Quand je vis à son retour le chancelier de l’Empire, comte de Nes-