Page:Remy - Les ceux de chez nous, vol 10, Le jour des mes Pâques, 1916.djvu/7

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qui sont toujours pointues en haut et toutes larges en bas.

Nous partons : moi, je marche un peu en avant, comme un pâquai doit faire, bien au milieu de la route. Je voudrais même que les bennais de houille que nous rencontrons aillent de côté pour nous laisser le milieu, mais c’est nous autres qui doit y aller, de côté. Dans le petit cabaret devant l’église, nous voyons Djôre, le père de Zante, qui pleure en se tenant au cou du maçon Lodomé, un homme tout sale, couvert de mortier, et ils ont chacun un henna dans leur main.

A c’t’heure, dit mon oncle, vocial pôr Djôre qu’est déjà sô à hute heures ax matin, pace qui s’fi fait ses pâques. Quel eximpe èdon, po l’èfant ! Quelle race di jubets, qui ces ovris d’ouhenne ! Si j’esteus maisse, parêt, çou qu’ ji les freut chôqui è trô po tote leu veye par les gendarmes.

Djan, ni vinez nin co groumter è l’église.

J’ai été à ma place dans les petits bancs.

Je suis dans les derniers, mais ce n’est pas les plus bêtes, savez-vous, qui sont les derniers, c’est par rang de taille, a dit le vicaire, les plus petits devant. Zante est dedans, et moi je suis dans les grands, voilà !

Et tout le monde a bien fait ; on a été en rang comme on avait déjà essayé avant-hier, pour voir. Les filles ont des costumes blancs comme des rideaux arrangés. On ne les reconnaît pas parce qu’elles font la gentille et la comme il faut, même les plus affrontées, comme la hardie de chez Matriche, qui m’a volé mes mayes et que je la raurai, rattendez