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Paul-Boncour — Paul Painlevé. Tous, prenant des verres vides, engagèrent avec flamme les convives à boire à ma perte.

M. Séailles, dans un frémissement d’une philosophie magnifique, déclara le premier que j’étais un « petit esprit ». Les grands esprits qui étaient là, applaudirent.

M. Paul-Boncour, avocat habile, qui sait qu’on n’a l’esprit vraiment libre qu’en plaidant sur un dossier qu’on ne connaît pas, proclama : « Je n’ai pas lu les articles, et ne les veux pas lire. Je sais de qui ils sont. Cela me suffit ! » Tous les autres, qui les avaient lus, applaudirent.

M. Paul Painlevé, avec une modération qui rappelle le solide équilibre dont il fit toujours preuve au pouvoir, s’écria : « Ce sont les arlequinades d’un valet de plume ! » Et ces mots conquirent les valets eux-mêmes, car ils avaient servi plus de trois cents convives, qui n’étaient venus que pour ces arlequinades.

Enfin, on lut des lettres de quelques « laïques », retenus par leurs affaires, et dont l’un m’appelait le « représentant of-