Page:René Benjamin - La farce de la Sorbonne, 1921.djvu/114

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de comparer, et après avoir comparé, de prendre garde. »

M. Martha sourit, content de ce long effort, ainsi que de l’heureux développement de son esprit. Et il conclut :

— Voici, Messieurs, ce que s’est dit Tite-Live !

Et voici comment le dit M. Martha !

Pour l’amour de Dieu, puisse cet extrait de cours vous suffire !… Je pourrais en donner six colonnes, vous n’auriez rien de plus ; il n’est que cela ; pendant une heure, pendant toutes les heures où il parle, le voilà ! Il existe encore moins que M. Michaut, moins que M. Puech. On ne peut même pas le discuter. On ne peut que l’apporter sur la scène, tirer les ficelles et dire : « C’est tout. »

Au bout de la table de M. Martha, il y a un robinet et une petite cuvette. Tandis qu’il parle, on devrait faire couler le robinet. Le bruit de l’eau monotone, fuyante et insaisissable, se confondrait avec celui du Maître.