Page:René Benjamin - La farce de la Sorbonne, 1921.djvu/154

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On sentirait aussi, et tout ensemble, opposées avec une louable équité, la grandeur et la misère de l’Université, ainsi que le profond mystère de l’entendement humain, lorsqu’il s’adonne à la sublime spéculation. Cette édition satisferait, je crois, les cœurs justes et bons.

Et maintenant, j’ouvre discrètement ma porte, prétextant qu’il fait un peu chaud, pour que le monsieur et la dame, à qui je devrai ce projet, puissent se retirer… tout en me remerciant.

Je les remercie de même, et les aime bien. Passez, Madame. Au revoir, Monsieur… Ouf ! me voici seul !

Ah ! que la solitude enfante des joies fortes ! Vite du papier, vite du bois, que je ravive mon feu ! J’ai besoin de le voir pétiller, éclater, librement, largement, comme si sur mes chenets, je brûlais de la graine d’imbécile ! Dieu de Dieu ! Que l’humanité est singulière, et que les gens qui lisent ont donc plaisir à se torturer l’esprit, pour vouloir toujours autre chose que ce qu’on veut leur donner !