Page:René Benjamin - La farce de la Sorbonne, 1921.djvu/17

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grands étonnements. Rendez-vous à sept heures du matin, rue Saint-Jacques, devant la Tour universitaire qui ressemble à celle de la gare du P.-L.-M. Là s’assemblaient les meilleurs élèves des meilleurs lycées. Ils parlaient fort, brandissaient des dictionnaires importants ; ils me choquaient tous par leurs échanges de vanités ; et je me trouvais soudain une sympathie secrète pour les cancres, si modestes.

Puis, sur le seuil de la Faculté paraissait le groupe de nos censeurs. Chacun de nous, à l’appel de son nom, passait devant le sien, qui lui remettait un droit d’entrée d’un geste si digne que, pour ma part, j’en restais stupide et le cœur battant. Je montais avec peine les six étages menant à la salle du Concours… Ouf ! On atteignait les combles !… Là, des maîtres nous désignaient gravement une table. Nous étalions nos papiers ; nous sortions un déjeuner froid, car l’épreuve devait durer jusqu’au milieu de l’après-midi… Silence… Trois coups de règle… Et un Monsieur, toujours vieux et toujours triste, décachetait un vaste pli, du-