Page:René Benjamin - La farce de la Sorbonne, 1921.djvu/24

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Mon jeune ami regagna sa place. Il était écarlate. Son père lui dit avec anxiété :

— Eh bien ? Eh bien ?

Il répondit :

— Eh bien, ça y est je suis fichu !

— Non ?

— Si.

— Mais quelles questions t’a-t-il posées ?

— La Turquie… et Marseille.

— Quoi ?

— Je n’ai rien compris.

— Oh ! C’est ridicule, fit le père. Tu es comme ta mère : aucun sang-froid !

Sur ces mots, je me souviens que M. Gazier l’appela.

M. Gazier, vieille connaissance ! Je ne pus retenir un « Ah ! » qui me valut un « Chut ! » du garçon de salle. Alors, je me frottai les mains en silence.

M. Gazier, dont je n’ai dit qu’un mot, était le contraire de M. Seignobos. Un simple, sans trace d’ironie, qui croyait à l’Université, aux examens, et surtout à M. Gazier. Il avait une noble laideur, où se marquait sa foi. Il regarda ce nouveau can-