Page:René Benjamin - La farce de la Sorbonne, 1921.djvu/68

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Je ne dis pas que pour de jeunes français, ni pour de jeunes étrangers, ni pour personne d’autre, ce soit un enseignement précieux, mais j’avertis qu’il ne faut pas considérer M. Seignobos du même œil que ses voisins. La qualité de cette Sorbonne vient précisément de la variété de ses fonctionnaires. M. Seignobos le dit expressément : « France, cul-de-sac Europe. En France, toutes les races ! » M. Seignobos est un échantillon français qui ne ressemble à aucun autre ; il faut lui mettre une étiquette spéciale. Mais avant de la mettre, il convient de réfléchir. Dire qu’il est « incompréhensible », c’est vite dit… s’il se comprend lui-même… — Dire qu’il est « dangereux » ? Pourquoi ? Parce qu’il est sceptique, diabolique, sectaire ? Mais si on ne le comprend pas, où est le danger ? — Je n’ai encore entendu qu’un auditeur parler de lui avec justesse.

C’était un grand Anglais, réjouissant à regarder. Perchée sur un long corps, il portait une petite tête rouge brique, dont le front était resté blanc ; deux sourcils d’é-