Page:René Benjamin - La farce de la Sorbonne, 1921.djvu/82

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ser en cet autre… La directrice n’a plus le temps de tourner ses pages.

— En ce moment, par exemple, supposez que je danse. Si vous suivez ma danse, vous dansez avec moi l’Or, qu’est-ce que je danse ? J’imite l’ours ; je fais l’ours ; je suis l’ours. Donc, puisque vous me regardez, vous devenez ours aussi ! Phénomène qui s’appelle comment ?

L’étudiant de tout à l’heure hausse les épaules. Un vieillard chevrote : « Ca… caricature ! » Et Basch s’écrie :

— Ce phénomène s’appelle le second phénomène : celui du miracle dramatique. Or, si ce miracle est accompagné de paroles, c’est le mimus !

L’étudiant éclate :

— Ah ! Ah !

— J’entends qu’on rit, dit Victor Basch.

— Un peu ! reprend l’étudiant.

Basch s’essuie le front :

— J’ai cette bonne fortune d’entendre qu’on rit, alors que je n’ai rien dit de drôle ! Preuve instructive, preuve décisive de la place énorme que tient l’inconscience dans