Page:René de Pont-Jest - La Bâtarde.djvu/122

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Parmi ces jeunes gens dont M. Armand désirait que son neveu devint l’ami, se trouvaient MM. Louis et Raoul Dusert, grands industriels dont l’usine était également rue de Flandre.

Leur père, qu’ils n’avaient perdu que depuis deux ans, avait été très-lié avec M. du Longpré, et ces messieurs, à l’exemple du sage vieillard, habitaient un fort bel hôtel voisin de leur établissement, ce qui ne les empêchait pas d’être Parisiens dans l’acception élégante du mot.

Seulement, bien qu’ils eussent une grande fortune, ils n’avaient pas sacrifié les affaires aux plaisirs, et quoiqu’ils fissent partie d’un cercle à la mode, ce n’était pas pour y passer les nuits autour d’une table de baccarat. Ils savaient, à l’occasion, payer galamment de leurs personnes et de leur bourse, mais ils avaient eu le bonheur, à l’opposé d’un trop grand nombre de fils d’enrichis, de ne donner dans aucun désordre, dans aucun piége féminin.

Les filles en réputation, qu’ils connaissaient toutes de nom ou de vue, ne valaient pour eux qu’en raison de leur beauté ou de leur esprit et non de leurs longs services publics ; et ils n’auraient éprouvé aucune satisfaction d’amour-propre à se faire voir, ainsi que tant de sots, en compa-