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XIII

AMOUR DES SENS ET AMOUR DU CŒUR

En avouant à M. de Martry que, de nouveau, elle était éprise de Richard, Gabrielle avait dit vrai, cela était honteusement exact.

Une fois de plus, elle était revenue à lui, ramenée à ses anciennes amours, en même temps par ses sens et son esprit de domination. Si, lorsqu’elle voulait expliquer ses retours vers l’artiste, elle disait, orgueilleuse même pour ses propres vices, qu’elle payait ainsi à l’amant si souvent trahi les tortures qu’elle lui avait affligées, c’est en s’exprimant de la sorte qu’elle mentait.

La vérité, c’est que, parfois, elle aimait à la folie cet homme, qui, tour à tour, la domptait et tombait à ses pieds, la maudissait en l’adorant, était également son esclave et son maître, la serrait dans ses bras à l’étouffer, la couvrait de baisers prêts à se changer en morsures, la méprisait à