Page:René de Pont-Jest - La Bâtarde.djvu/289

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sa tête alourdie sur l’épaule de la jeune fille qui lui tendait les bras.

Quelques minutes plus tard, Jeanne dormait profondément dans la chambre de Blanche. La vierge se faisait mère pour veiller sur le repos de celle qui lui coûtait le bonheur.

Une fois seul, Paul tomba dans un fauteuil et put enfin donner un libre cours aux sanglots qui l’étouffaient.

Laissons l’infortuné à son désespoir et retournons aux Champs-Élysées, pour y assister à un spectacle d’un tout autre genre que celui dont l’hôtel de la rue de Flandre venait d’être le théâtre.

Aucun des invités de mademoiselle Berthier n’était venu la troubler, il est vrai, pendant son entretien avec M. du Longpré ; mais, bien qu’elle eût duré dix minutes à peine, la scène que nous avons retracée dans le chapitre précédent n’avait pas passé inaperçue pour tout le monde.

La présence du créole d’abord, que personne ne connaissait, sauf MM. Dusert et de Joigné, avait éveillé la curiosité de bon nombre de gens, jaloux des attentions de Gabrielle ; puis, lorsqu’on avait vu cet étranger seul dans le boudoir avec la maîtresse de la maison et M. de Martry, on s’était en-