Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/123

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sa beauté, sa conduite irréprochable, malgré ses allures mondaines, et son inépuisable charité pour les pauvres.

Plemen l’écoutait, ne prenant la parole à son tour que pour l’approuver, un peu machinalement et par galanterie. C’était de tout autre chose qu’il avait projet de l’entretenir.

Malheureusement il avait compté sans le voisinage de ce domestique, qui, de son siège, pouvait tout entendre, et il remettait à un moment plus opportun l’explication qu’il était décidé à demander à la femme de son ami.

Rhéa ne lui avait jamais paru plus séduisante. Il voyait de profil son visage de camée et sa poitrine que dessinait harmonieusement sa veste de velours grenat, garnie de renard bleu.

Bien campée sur un haut coussin, elle le dominait. Le teint animé, les lèvres d’un rouge vif, des frisons de ses cheveux noirs s’échappant çà et là de sa toque de loutre, les bras gracieusement étendus par l’effort qu’elle était obligée de faire pour maintenir son attelage de ses petites mains nerveuses, mouvement qui rejetait en avant son buste, elle était vraiment troublante.

Erik s’enivrait de son contact et de sa vue, et quelque hâte qu’il eût de se trouver seul avec elle, il lui sembla que quelques minutes seulement s’étaient écoulées depuis son départ de Vermel, lorsque la voiture, après avoir franchi la grille