Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/152

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son mari, prenant le bras de son ami, lui disait avec son bon rire d’honnête homme :

— Si je n’adorais pas ma femme, je crois, Dieu me pardonne, que j’en deviendrais amoureux aujourd’hui ! A-t-elle été assez charmante ! Il n’y a vraiment que les Américaines pour avoir ainsi le diable au corps ! C’est la tante Dusortois qui n’en revient pas ! Je parierais qu’elle se croit damnée parce qu’elle a une nièce qui joue la comédie.

Quelques instants après, le rideau se leva pour le dernier acte, ou Rhéa, absolument touchante, émut à ce point son auditoire que, après l’avoir applaudie et rappelée avec enthousiasme, ainsi que tous les autres artistes, on trouva que c’était un dénouement bien triste pour une fête qui allait se continuer par un bal.

Mais moins d’une demi-heure plus tard, lorsque les danses commencèrent, on ne se rappelait plus la scène de Froufrou que pour complimenter Mme Deblain qui, dans une toilette adorable, plus jolie, plus gaie, plus folle que jamais, faisait son entrée dans les salons, au bras de Félix Barthey.

— Ils continuent la pièce, dit malicieusement M. Monsel au juge d’instruction. Comme ce serait amusant d’avoir à interroger une petite femme comme celle-là, en son cabinet, sans greffier, dans une simple affaire d’adultère !

M. Babou, magistrat prudent, se contenta de