Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/382

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— M. Deblain, toutefois, n’en est pas moins mort empoisonné. Par quel toxique ? C’est vous-même qui m’avez mis sur la trace de ce poison !

Erik ne put réprimer un mouvement de surprise.

— Vous-même, répéta le défenseur de Rhéa. Le 23 septembre, vous avez présenté à l’Académie de médecine un travail des plus complets et des plus savants sur les anesthésiques et les ptomaïnes. Dans ce travail, dont je me suis procuré une copie, car il n’est pas encore imprimé, vous démontrez successivement, avec l’autorité de votre immense savoir, les conditions dans lesquelles se forment les alcaloïdes, leurs propriétés toxiques et le moyen d’en découvrir les traces dans les corps où ils ne seraient pas nés, mais où ils auraient agi comme poison, après avoir été absorbés durant la vie. De plus, vous ajoutez que quelques gouttes d’une solution de ces ptomaïnes peuvent causer une mort rapide, à peine douloureuse, agissant comme certains poisons végétaux, le curare, par exemple, en déterminant en quelques minutes la paralysie du cœur. Et cette fin sera plus foudroyante encore si le poison a été administré à l’aide d’une injection hypodermique. Or, M. le docteur Magnier, appelé le 23 septembre au matin, n’a constaté aucune trace de souffrance sur les traits de M. Deblain, qui était mort depuis plus de six heures. On n’a pas retrouvé l’instru-