Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/401

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témoin, maître Langerol ? fit l’éminent conseiller.

— Aucune, monsieur le président, répondit le défenseur de Rhéa.

— Nous allons entendre le second témoin. Huissier, appelez le sieur Millet.

Cet homme, ancien soldat médaillé, fut introduit, prêta serment, et M. de La Marnière lui dit :

— Vous êtes employé de l’octroi ?

— Oui, monsieur le président.

— Faites votre déposition.

— J’avais pris mon service à la porte du faubourg de Mars, le 23 septembre, il six heures du matin, quand, une demi-heure plus tard à peu près, je vis, sur le siège d’une voiture qui se présentait à l’octroi, le cocher Dumont, que je connais depuis dix ans au moins. Je m’approchai du coupé plutôt par plaisanterie que pour obéir à mes instructions, car nous savons bien que les gens de Mme Deblain ne font pas la fraude mais, au moment où j’allais ouvrir la portière de la voiture, je m’aperçus qu’il s’y trouvait quelqu’un que je reconnus de suite. C’était Mme Deblain. Alors je saluai, en faisant signe à Dumont qu’il pouvait partir.

— Vous êtes certain que c’était Mme Deblain qui se trouvait dans ce coupé ?

— Je l’affirme. Non seulement j’ai vu très souvent Mme Deblain passer devant l’octroi, conduisant elle-même, mais encore elle est venue plusieurs fois chez moi, l’an dernier, avec M. le