Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/69

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pour ma femme épouse et veux te garder et te chérir dès aujourd’hui en bien ou en mal, en état de richesse ou de pauvreté, en bonne santé ou en maladie, pour t’aimer et t’estimer jusqu’à ce que la mort nous sépare, selon l’ordre de Dieu. Dans cet esprit, je te donne ma foi. »

Ces mots prononcés et redits complaisamment par M. Deblain, le long Jonathan retira la main de celui-ci de celle de Rhéa, mais pour remettre aussitôt la main de la jeune fille dans celle de celui qu’elle épousait, et il lui fit répéter la même formule, ce qu’exécuta miss Panton d’une voix douce et grave qui émut singulièrement le Français.

Quand elle eut terminé, le brave Thompson, tirant un anneau d’or de son gousset, le passa, au quatrième doigt de sa nièce, en disant à M. Deblain, qui murmurait : « Sapristi ! le révérend n’a rien oublié ! »

— Répétez encore ces derniers mots : « Avec cette bague, je t’épouse avec mon corps, je te révère, et tous mes biens, je te les fais partager, au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Amen »

L’ami du docteur Plemen obéit, pendant que la sœur de Jenny tremblait un peu ; puis le clergyman ferma sa Bible et, soulevant son chapeau :

— Ma chère nièce, mon cher neveu, dit-il, vous pouvez vous remettre à table.