Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/85

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Les honorables conseillers municipaux de Vermel jaloux des lauriers de leurs collègues de Paris, avaient décidé que les Sœurs seraient remplacées par des infirmières laïques, et que les prêtres ne pourraient offrir les secours de la religion aux malades que dans le cas où ceux-ci les feraient demander.

Consulté à ce sujet, le docteur Plemen répondit en séance publique :

— Il ne m’appartient pas d’examiner cette question au point de vue religieux ou philosophique ; mes opinions n’ont rien à faire ici. On connaît mon respect absolu pour la liberté, or je considère la liberté de conscience comme la plus précieuse des libertés. Je ne donnerai donc mon avis que comme médecin. Or, comme médecin, je n’hésite point à dire que je préfère de beaucoup les Sœurs aux infirmières laïques, non parce que je doute du dévouement que les braves femmes du peuple auraient pour ceux qui seraient confiés à leurs soins ; elles sont habituées à la fatigue et connaissent toutes les misères humaines, pour les avoir vues de trop près, hélas ! mais ces femmes, heureusement pour elles, n’ont pas renoncé, ainsi que les religieuses, aux joies de la famille ; elles ont des pères, des mères, des maris, des enfants. Comment peut-on supposer qu’elles oublieront toutes leurs affections en franchissant le seuil d’un hôpital ?