Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 4 Antechrist, Levy, 1873.djvu/120

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est le précepte suprême[1]. « Celui qui veut être l’ami du monde est constitué l’ennemi de Dieu[2]. » Tout désir est une vanité, une illusion[3]. La fin est si proche ! Pourquoi se plaindre les uns des autres ? Pourquoi se faire des procès ? Le vrai juge arrive ; il est à la porte[4].


Et maintenant, vous autres qui dites : « Aujourd’hui ou demain, nous irons dans telle ville, et nous y passerons un an, et nous ferons le commerce, et nous gagnerons de l’argent, » sans savoir ce que sera demain votre vie (car vous n’êtes qu’une vapeur visible un moment, puis disparaissant), que vous feriez bien mieux de dire : « Si le Seigneur veut et si nous vivons, nous ferons ceci ou cela[5] ! »


Quand il parle de l’humilité, de la patience, de la miséricorde, de l’exaltation des humbles, de la joie qui est au fond des larmes[6], Jacques semble avoir gardé le souvenir des propres paroles de Jésus. On sent néanmoins qu’il tenait beaucoup à la Loi[7]. Tout un paragraphe de son épître[8] est consacré à prému-

  1. Jac., i, 27.
  2. Ibid., iv, 4.
  3. Ibid., i, 14 et suiv. ; iv, 1 et suiv.
  4. Ibid., iv, 1 ; v, 7-9.
  5. Jac., iv, 13-15. Comp. Luc, xii, 15 et suiv.
  6. Jac., ii, 8 et suiv. ; iv, 6 et suiv. ; v, 7 et suiv.
  7. Ibid., ii, 10 et suiv. ; iv, 11.
  8. Ibid., ii, 14 et suiv.