Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 4 Antechrist, Levy, 1873.djvu/140

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thèse, était venu à Rome en compagnie de Pierre, se réconcilia, paraît-il, avec celui dont il avait partagé la première activité apostolique, et dont il s’était séparé violemment[1] ; il servait probablement d’intermédiaire entre Pierre et l’apôtre des gentils[2]. En tout cas, Paul, vers ce temps, était très-mécontent des chrétiens de la circoncision ; il les jugeait peu bienveillants envers lui, et déclarait ne pas trouver parmi eux de bons collaborateurs[3].

D’importantes modifications, amenées peut-être par les relations nouvelles qu’il eut dans la capitale de l’empire, centre et confluent de toutes les idées, s’accomplissent, vers le temps où nous sommes, dans la pensée de Paul, et rendent les écrits de cette époque de sa vie sensiblement différents de ceux qu’il composa durant sa deuxième et sa troisième mission. Le développement interne de la doctrine chrétienne s’opérait rapidement. En quelques mois de ces années fécondes, la théologie marchait plus vite qu’elle ne le fit ensuite en des siècles. Le dogme nouveau cherchait son équilibre, et se créait de tous les côtés, pour appuyer ses parties faibles, des sup-

  1. Voir Saint Paul, p. 20, 32.
  2. Col., iv, 10 ; Philémon, 24 ; II Tim., iv, 11 ; I Petri, v, 13.
  3. Col., iv, 11.