Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 4 Antechrist, Levy, 1873.djvu/187

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Soyez sobres, veillez ; votre adversaire, le diable, comme un lion rugissant, rôde cherchant une proie. Résistez-lui, fermes en la foi, sachant que les mêmes souffrances que vous éprouvez, vos frères répandus dans le monde entier les éprouvent aussi. Le Dieu de toute grâce, après un peu de souffrance, vous guérira, vous confirmera, vous fortifiera. À lui soit la force dans tous les siècles. Amen[1].

Si cette épître, comme nous le croyons volontiers, est vraiment de Pierre, elle fait beaucoup d’honneur à son bon sens, à sa droiture, à sa simplicité. Il ne s’y arroge aucune autorité ; parlant aux anciens, il se présente comme un d’entre eux[2]. Il ne se relève que parce qu’il a été témoin des souffrances du Christ et qu’il espère participer à la gloire qui sera bientôt révélée[3]. La lettre fut portée en Asie par un certain Silvanus, lequel peut n’avoir pas été distinct du Silvanus ou Silas qui fut compagnon de Paul[4]. Pierre l’aurait alors choisi comme étant déjà connu des fidèles d’Asie Mineure, par suite du voyage qu’il avait fait chez eux avec Paul[5]. Pierre envoie les salutations de Marc à ces Églises lointaines

  1. I Petri, v, 6 et suiv.
  2. Συμπρεσϐύτερος.
  3. I Petri, v, i.
  4. Ὡ λογίζομαι, I Petri, v, 12, incline à le croire.
  5. Il est cependant difficile d’entendre le passage comme s’il y avait τοῦ ὑμῖν πιστοῦ.