Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 4 Antechrist, Levy, 1873.djvu/265

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la voie Latine ; un hasard, un caprice l’aura sauvé. La voie Latine est, en effet, située dans le quartier où se passèrent les incidents de ces jours terribles. La partie méridionale de Rome (porte Capène, voie d’Ostie, voie Appienne, voie Latine) forme la région autour de laquelle semble se concentrer, du temps de Néron, l’histoire de l’Église naissante.

Un sort jaloux a voulu que, sur tant de points qui sollicitent vivement notre curiosité, nous ne pussions jamais sortir de la pénombre où vit la légende. Répétons-le encore : les questions relatives à la mort des apôtres Pierre et Paul ne prêtent qu’à des hypothèses vraisemblables. La mort de Paul, en particulier, est enveloppée d’un grand mystère. Certaines expressions de l’Apocalypse, composée à la fin de 68 ou au commencement de 69, inclineraient à penser que l’auteur de ce livre croyait Paul vivant quand il écrivait[1]. Il n’est nullement impossible que la fin du grand apôtre ait été tout à fait ignorée. Dans la course que certains textes lui attribuent du côté de l’Occident, un naufrage, une maladie, un accident quelconque purent l’enlever[2]. Comme

  1. Apoc., ii, 2, 9 ; iii, 9.
  2. Le Canon de Muratori parle de la passio Petri, non de la passio Pauli. Ce document présente la profectio Pauli ab Urbe ad Spaniam proficiscentis comme le dernier acte de la vie de Paul et comme un fait corrélatif à la passio Petri. Le passage de Clé-