Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 4 Antechrist, Levy, 1873.djvu/311

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leur faisant remarquer que bientôt il ne serait plus temps. Florus, selon Josèphe, voulait une guerre d’extermination, qui fît disparaître du monde la race juive tout entière ; il se garda de répondre. Agrippa envoya au parti de l’ordre un corps de trois mille cavaliers arabes. Le parti de l’ordre, avec ces cavaliers, occupait la ville haute (le quartier arménien et le quartier juif actuels[1]). Le parti de l’action occupait la ville basse et le temple (quartier musulman, mogharibi, haram actuels). Une véritable guerre s’engagea entre les deux quartiers. Le 14 août, les révolutionnaires, commandés par Eléazar et par Menahem, fils de ce Juda le Gaulonite qui le premier, soixante ans auparavant, avait soulevé les Juifs en leur prêchant que le véritable adorateur de Dieu ne doit reconnaître aucun homme pour supérieur, forcèrent la ville haute, brûlèrent la maison d’Ananie, les palais d’Agrippa et de Bérénice. Les cavaliers d’Agrippa, Ananie, son frère et tous les notables qui purent se joindre à eux se réfugièrent dans la plus haute partie du palais des Asmonéens.

  1. Pour la topographie de Jérusalem à cette époque, voir Vogüé, Le temple de Jér., pl. xxxvi ; Saulcy, Les derniers jours de Jérus. (plans et nivellement de M. Gélis) ; plan de Jérus. de Tobler et Van de Velde (1858) ; Ordnance Survey of Jérusalem, by captain Ch. Wilson (1864-65) ; Bibelatlas de Menke, no 5.