Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 4 Antechrist, Levy, 1873.djvu/336

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

vivait à l’écart de la politique[1]. Beaucoup de docteurs se retirèrent probablement dès lors à Jamnia, et y fondèrent ces écoles talmudiques, qui eurent bientôt une grande célébrité[2].

Les massacres, cependant, recommencèrent et s’étendirent à des parties de la Syrie qui jusque-là avaient été à l’abri de l’épidémie de sang. À Damas, tous les juifs furent égorgés. La plupart des femmes de Damas professaient la religion juive, et sûrement, dans le nombre, il y en avait de chrétiennes ; on prit des précautions pour que le massacre se fît par surprise et à leur insu[3].

Le parti de la résistance déployait une prodigieuse activité. Les tièdes même étaient entraînés. Un conseil fut tenu dans le temple pour former un gouvernement national, composé de l’élite de la nation. Le groupe modéré à cette époque était loin d’avoir abdiqué. Soit qu’il espérât encore diriger le mouvement, soit qu’il eût un de ces secrets espoirs contre toutes les suggestions de la raison dont on se berce si facilement aux heures de crise, il se laissa porter presque

  1. Mechilta sur Exode, xx, 22 ; Talm. de Bab., Gittin, 56 a et b ; Aboth derabbi Nathan, c. iv ; Midrasch rabba sur Koh., vii, 11 et sur Eka, i, 5.
  2. Derenbourg, Hist. de la Pal., p. 288.
  3. Jos., B. J., II, xx, 2 ; Vita, 6.