Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 4 Antechrist, Levy, 1873.djvu/368

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

tée qui mène de la plaine de Lydda à la ville sainte. Il ne jugea pas que le temps fût encore venu d’attaquer cette dernière ; il ravagea l’Idumée, puis la Samarie, et, le 3 juin, établit son quartier général à Jéricho, d’où il envoya massacrer les Juifs de la Pérée. Jérusalem était serrée de toutes parts ; un cercle d’extermination l’entourait. Vespasien revint à Césarée pour rassembler toutes ses forces. Là il apprit une nouvelle qui l’arrêta court, et dont l’effet fut de prolonger de deux ans la résistance et la révolution à Jérusalem[1].

Néron était mort le 9 juin. Pendant les grandes luttes de Judée que nous venons de raconter, il avait continué en Grèce sa vie d’artiste ; il ne rentra dans Rome que vers la fin de 67. Il n’avait jamais tant joui ; on fit coïncider pour lui tous les jeux, en une seule année ; toutes les villes lui envoyèrent les prix de leurs concours ; à chaque instant, des députations venaient le trouver pour le prier d’aller chanter chez elles. Le grand enfant, badaud (ou peut-être moqueur) comme on ne le fut jamais, était ravi de joie : « Les Grecs seuls

    Talm., p. 100-102. L’anecdote de Luc perd tout sens, si Emmaüs est à sept lieues de Jérusalem. Ἑκατὸν ἑξήκοντα du Sinaïticus est une correction apologétique. Kulonié ou Kulondié ne peut être le Κουλόν de Josué, xv, 60 (Septante) ; c’est sûrement un mot latin. Cf. Monatsschrift de Grætz, 1869, p. 117-121.

  1. Jos., B. J., IV, viii-ix, 2.