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CHAPITRE XIV.


FLÉAUX ET PRONOSTICS.


La première impression des juifs et des chrétiens à la nouvelle de la révolte de Vindex avait été une joie extrême. Ils crurent que l’empire allait finir avec la maison de César, et que les généraux révoltés, pleins de haine pour Rome[1], ne songeaient qu’à se rendre indépendants dans leurs provinces respectives. Le mouvement des Gaules fut accueilli en Judée comme ayant une signification analogue à celui des Juifs eux-mêmes[2]. C’était là une profonde erreur. Aucune partie de l’empire, la Judée exceptée, ne voulait voir se dissoudre la grande association qui donnait au monde la paix et la prospérité matérielle. Tous ces pays des bords de la Méditerranée, autrefois ennemis, étaient enchantés de vivre ensemble.

  1. Apoc., xvii, 16.
  2. Josèphe, B. J., proœm., 2 ; VI, vi, 2.