Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 4 Antechrist, Levy, 1873.djvu/408

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de l’Évangile, et qui croient qu’on fausse le devoir en lui créant un autre charme que celui de son austérité.

Aux yeux du christianisme, Hiérapolis eut un honneur qui surpasse de beaucoup celui d’avoir vu naître Épictète. Elle donna l’hospitalité à l’un des rares survivants de la première génération chrétienne, à l’un de ceux qui avaient vu Jésus, à l’apôtre Philippe[1]. On peut supposer que Philippe vint en Asie après les crises qui rendirent Jérusalem inhabitable pour les gens paisibles, et en chassèrent les chrétiens[2]. L’Asie était la province où les juifs étaient le plus tranquilles ; ils y affluaient. Les rapports entre Rome et Hiérapolis étaient également faciles et réguliers[3]. Philippe était un personnage sacerdotal et d’ancienne école, assez analogue à Jacques. On lui prêtait des miracles, même des résurrections de morts. Il avait eu quatre filles, qui toutes furent prophétesses. Il semble qu’une d’elles était morte

  1. Passages cités ci-dessous, et Théodoret, in Ps. cxvi, 1 ; Nicéphore, H. E., II, 39. Sur la distinction de Philippe le diacre et de Philippe l’apôtre, voir les Apôtres, p. 151, note ; Saint Paul, p. 506-507.
  2. Le ménologe grec (Urbin, 1727, lre part., p. 14) le fait venir en Asie après la mort de Jean ; mais ce sont là des combinaisons bien modernes.
  3. Corpus inscr. gr., no 3920, négociant qui fit soixante-douze fois le voyage d’Hiérapolis en Italie par le cap Malée.