Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 4 Antechrist, Levy, 1873.djvu/425

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

répondit désormais une apocalypse. La persécution d’Antiochus, l’occupation romaine, le règne profane d’Hérode avaient suscité d’ardents visionnaires. Il était inévitable que le règne de Néron et le siège de Jérusalem eussent leur protestation apocalyptique, comme plus tard les rigueurs de Domitien, d’Adrien, de Septime-Sévère, de Dèce, et l’invasion des Goths en 250, provoqueront la leur.

L’auteur de cet écrit bizarre, qu’un sort plus bizarre encore destinait à des interprétations si diverses, le composa dans le mystère, y déposa tout le poids de la conscience chrétienne, puis l’adressa sous forme d’épître aux sept principales Églises d’Asie[1]. Il demandait que lecture en fût faite, comme c’était l’usage pour toutes les épîtres apostoliques, aux fidèles assemblés[2]. Il y avait peut-être en cela une imitation de Paul, qui aimait mieux agir par lettres, que de près[3]. De telles communications, en tout cas, n’étaient point rares, et c’était toujours la venue du Seigneur qui en faisait l’objet. Des révélations prétendues sur la proximité du dernier jour circulaient sous le nom de divers apôtres, si bien que

  1. On a expliqué ci-dessus pourquoi Colosses et Hiérapolis ne figurent pas dans le nombre.
  2. Apoc., i, 3.
  3. II Cor., x, 10.