Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 4 Antechrist, Levy, 1873.djvu/431

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À l’ange de l’Église de Pergame :


Voici ce que dit celui qui tient le glaive aigu, à deux tranchants :

Je sais qu’où tu habites, là est le trône de Satan[1]. Et tu as gardé mon nom, et tu n’as pas nié ma foi, même en ces jours où Antipas, mon témoin fidèle[2], a été tué parmi vous, à l’endroit où Satan habite[3]. Mais j’ai contre toi quelque chose ; c’est que tu as là des gens qui tiennent la doctrine de Balaam, qui enseignait à Balac à jeter le scandale devant les fils d’Israël, à manger des viandes immolées aux idoles et à forniquer[4]. Ainsi font ceux des tiens qui professent la doctrine des nicolaïtes. Repens-toi donc ; sinon, je viens à toi tout à l’heure, et je combats contre eux avec le glaive de ma bouche.

Que celui qui a des oreilles écoute ce que l’Esprit dit aux Églises ! Au vainqueur je donnerai de la manne cachée[5], et je lui remettrai une tessère blanche, sur laquelle sera écrit un nom nouveau, que nul ne connaîtra si ce n’est celui qui l’aura reçu[6].

  1. Allusion au culte d’Esculape à Pergame. Le serpent d’Esculape dut être pris par les juifs pour un symbole tout particulier de Satan.
  2. Martyr de Pergame, inconnu d’ailleurs.
  3. Voir ci-dessus, p. 184.
  4. Cf. Nombres, xxv, rapproché de xxiv. Nouvelle allusion aux partisans de saint Paul. Voir les endroits cités p. 363, note 2.
  5. Cf. Exode, xvi, 33, et Carmina sib., proœm., 87.
  6. Dans les jugements, le caillou blanc était le signe de l’absolution ; dans les tirages au sort, on écrivait aussi les noms sur des cailloux blancs. Les vainqueurs aux jeux olympiques et aux autres