Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 4 Antechrist, Levy, 1873.djvu/466

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bole déjà employé par Ézéchiel[1], Jean se fait présenter un livre fatidique par l’ange gigantesque, et le dévore. Une voix lui dit : « Il faut que tu prophétises encore sur beaucoup de races, de peuples, de langues et de rois. » Le cadre de la vision, qui allait se fermer par la septième trompette, s’élargit ainsi, et l’auteur se ménage une seconde partie, où il va dévoiler ses vues sur les destins des rois et des peuples de son temps. Les six premières trompettes, en effet, comme les ouvertures des six premiers sceaux, se rapportent à des faits qui étaient passés quand l’auteur écrivait[2]. Ce qui suit, au contraire, se rapporte pour la plus grande partie à l’avenir.

C’est sur Jérusalem d’abord que se portent les regards du Voyant[3]. Par un symbolisme assez clair[4], il donne à entendre que la ville va être livrée aux gentils ; pour voir cela dans les premiers mois de 69, il ne fallait pas un grand effort prophétique. Le portique et la cour des gentils seront même foulés aux

  1. Ézech., ii, 8 à iii, 3. Cf. Jérém., xv, 16.
  2. La sixième trompette semble faire exception, puisque l’invasion n’eut pas lieu ; mais il est probable que l’auteur la tenait déjà pour un fait accompli.
  3. Apoc., c. xi.
  4. Cf. Ézéchiel, xl ; Zacharie, ii.