Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 4 Antechrist, Levy, 1873.djvu/468

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une mission à « ses deux témoins », qui prophétiseront pendant douze cent soixante jours (c’est-à-dire trois ans et demi), revêtus de sacs. Ces deux prophètes sont comparés à deux oliviers et à deux chandeliers debout devant le Seigneur[1]. Ils auront les pouvoirs d’un Moïse et d’un Élie ; ils pourront fermer le ciel et empêcher la pluie, changer l’eau en sang et frapper la terre de telle plaie qu’ils voudront. Si quelqu’un essaye de leur faire du mal, un feu sortira de leur bouche et dévorera leurs ennemis[2]. Quand ils auront fini de rendre leur témoignage, la bête qui monte de l’abîme[3] (la puissance romaine, ou plutôt Néron reparaissant en Antechrist) les tuera. Leurs corps resteront trois jours et demi étendus sans sépulture sur les places de la grande ville qui s’appelle symboliquement « Sodome »[4] et « Égypte »[5], et où leur maître a été crucifié[6]. Les mondains

  1. Zacharie, iv.
  2. II Rois, i, 10-12.
  3. Voir Apoc., xvii, 8, en comparant Daniel, vii, 7 et suiv. La leçon erronée du Codex alexandrinus, τὸ θηρίον τὸ τέταρτον ἀναϐαῖνον, s’explique par celle du Codex sinaïticus : τὸ θηρίον τότε ἀναϐαῖνον.
  4. Isaïe, i, 10 ; iii, 9 ; Jérémie, xxiii, 14 ; Ézéchiel, xvi, 48.
  5. L’Égypte est par excellence le pays ennemi du peuple de Dieu, qui l’opprime, le réduit en esclavage.
  6. Il s’agit notoirement de la Jérusalem rebelle, qui tue les prophètes. Matth., xxiii, 37.