Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 4 Antechrist, Levy, 1873.djvu/476

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

a fait asseoir à sa droite. Mais la protection d’en haut couvre la femme ; on lui donne les deux ailes du grand aigle, moyennant lesquelles elle s’envole vers l’endroit qui lui a été assigné, au désert, c’est-à-dire à Pella. Elle y est nourrie trois ans et demi, loin de la vue du Dragon. La fureur de celui-ci est à son comble. Il vomit de sa bouche après la femme un fleuve pour la noyer et l’emporter ; mais la terre vient au secours de la femme ; elle s’entr’ouvre et absorbe le fleuve (allusion à quelque circonstance de la fuite à Pella qui nous est inconnue[1]). Le Dragon, voyant son impuissance contre la femme (l’Église-mère d’Israël), tourne sa fureur contre « le reste de sa race », c’est-à-dire contre les Églises de la dispersion, qui gardent les préceptes de Dieu[2] et sont fidèles au témoignage de Jésus. C’est là une allusion évidente aux persécutions des derniers temps et surtout à celle de l’an 64.

Alors[3] le prophète voit sortir de la mer une bête[4] qui ressemble à beaucoup d’égards au Dragon. Elle a dix cornes, sept têtes, des diadèmes sur

  1. Voir ci-dessus, p. 297-298. Comp. Jos., B. J., IV, vii, 5-6.
  2. Trait d’exclusion contre les Églises de Paul, lesquelles, selon les judéo-chrétiens, manquaient aux préceptes noachiques et aux conventions de Jérusalem.
  3. Apoc., c. XIII.
  4. Comp. Dan., vii, 3.