Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 4 Antechrist, Levy, 1873.djvu/522

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cette prophétie, Dieu retranchera sa part de l’arbre de vie et de la ville sainte dont il est question en ce livre[1].)

« Oui, je viens vite, » dit le révélateur de tout ceci.

Amen. Viens, seigneur Jésus.

La grâce du seigneur Jésus soit avec tous.


Nul doute que, présenté sous le couvert du nom le plus vénéré de la chrétienté, l’Apocalypse n’ait fait sur les Églises d’Asie une très-grande impression. Une foule de détails, maintenant devenus obscurs, étaient clairs pour les contemporains. Ces annonces hardies d’une prochaine convulsion n’avaient rien qui surprît. Des discours non moins formels prêtés à Jésus se répandaient chaque jour et se faisaient accepter[2]. Pendant un an, d’ailleurs, les événements du monde purent sembler une merveilleuse confirmation du livre. Vers le ler février, on apprit en Asie la mort de Galba, et l’avènement d’Othon. Puis chaque jour apporta quelque indice apparent de la décomposition de l’empire : l’impuissance d’Othon à se faire reconnaître de toutes les provinces, Vitellius maintenant son titre contre Rome et le sénat, les deux sanglants combats de Bédriac, Othon abandonné à son tour, l’avènement de Vespasien, la bataille dans les rues de Rome, l’incendie du Capitole allumé par les combattants, incendie

  1. Deutéron., iv, 2.
  2. Matthieu, xxiv.