Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 4 Antechrist, Levy, 1873.djvu/589

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qu’on appelle aujourd’hui le Haram esch-schérif. Titus voulut aussi garder les trois tours d’Hippicus, de Phasaël et de Mariamne, pour faire connaître à la postérité contre quels murs il avait eu à lutter. La muraille du côté occidental fut laissée debout pour abriter le camp de la légion 10e Fretensis, qui était destinée à tenir garnison sur les ruines de la ville prise. Enfin, quelques édifices de l’extrémité du mont Sion échappèrent à la destruction et restèrent à l’état de masures isolées[1]. Tout le reste disparut[2]. Du mois de septembre 70 jusque vers l’an 122, où Adrien la rebâtit sous le nom d’Ælia Capitolina, Jérusalem ne fut qu’un champ de décombres[3], dans un coin duquel se dressaient les tentes d’une légion[4],

    jusqu’au temps de Julien. Comp. Hégésippe, dans Eus., H. E., II, xxiii, 18.

  1. Épiphane, De mensuris, c. 14.
  2. Jos., B. J., VII, i, 1 ; Luc, xix, 44 ; Épiphane, De mensuris, c. 14 ; Lactance, Inst. div., IV, 21 ; Orose, VII, 9. Les assertions contraires d’Eusèbe (Demonstr. evang., VI, 18) et de saint Jérôme (In Zuch., c. xiv) viennent du désir de voir réalisées certaines prophéties. Il est évident, du reste, qu’une telle destruction se borna pour le moment à desceller les pierres et à les renverser.
  3. Nous examinerons plus tard avec détail quel fut l’état de Jérusalem durant ces cinquante-deux années, et en quel sens il put être question pendant ce temps d’une Église de Jérusalem.
  4. Sur l’emplacement actuel du patriarcat latin. Jos., B. J., VII, i, 1 ; Clermont-Ganneau, Comptes rendus de l’Acad. des inscr., 1872, p. 158 et suiv.