Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 4 Antechrist, Levy, 1873.djvu/86

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dévouement, qui faillit le conduire à la mort. Un vif désir de revoir Philippes s’empara de cet homme excellent ; il souhaita calmer lui-même les inquiétudes que concevaient ses amies. Paul, de son côté, voulant faire cesser au plus vite les craintes des pieuses dames, le congédia promptement[1], en lui remettant pour les Philippiens une lettre pleine de tendresse[2], écrite de la main de Timothée. Jamais il n’avait trouvé de si douces expressions pour rendre l’amour qu’il portait à ces Églises toutes bonnes et toutes pures, qu’il portait en son cœur.

Il les félicite, non-seulement de croire au Christ, mais d’avoir souffert pour lui. Ceux d’entre eux qui sont en prison doivent être fiers de subir le traitement qu’ils ont vu autrefois infliger à leur apôtre et auquel ils savent qu’il est actuellement soumis. Ils sont comme un petit groupe élu d’enfants de Dieu au milieu d’une race corrompue et perverse, comme des flambeaux

  1. Phil., ii, 25 et suiv.
  2. On a supposé que l’épître aux Philippiens telle que nous l’avons se compose de deux épîtres cousues ensemble, et dont la première finirait aux mots : τὸ λοιπὸν ἀδελφοί μου, χαίρετε ἐν κυρίῳ (iii, 1), le préambule de la deuxième ayant été supprimé. Τὰ αὐτά semble en effet se rapporter à une épître antérieure, et Polycarpe admet qu’il y eut plusieurs épîtres de Paul aux Philippiens (Ad Phil., 3).