Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 5 Evangiles, Levy, 1877.djvu/121

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admiration. Là principalement leur sembla être l’idéal du christianisme ; cette Église cachée au désert, dans une paix profonde, sous l’aile de Dieu, leur apparut comme une vierge d’une pureté absolue. Les liens de ces communautés écartées avec la catholicité se brisèrent peu à peu. Justin hésite sur leur compte ; il connaît peu l’Église judéo-chrétienne ; mais il sait qu’elle existe ; il en parle avec égards ; du moins il ne rompt pas la communion avec elle[1]. C’est Irénée qui ouvre la série de ces déclamations, répétées après lui par tous les Pères grecs et latins, et auxquelles saint Épiphane met le comble par l’espèce de rage qu’excitent chez lui les seuls noms d’Ébion et de nazaréens. Une loi de ce monde veut que tout fondateur devienne vite un étranger, un excommunié, puis un ennemi, dans sa propre école, et que, s’il s’obstine à vivre longtemps, ceux qui sortent de lui soient obligés de prendre des mesures contre lui, comme contre un homme dangereux.

    réens et avoir reçu leurs traditions orales. Voir Eus., H. E., I, vii, surtout les §§ 8 et 11.

  1. Justin, Dial. cum Tryph., 47, 48.