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CHAPITRE X.


L’ÉVANGILE GREC SE CORRIGE ET SE COMPLÈTE (MATTHIEU).


Les défauts et les lacunes de l’Évangile de Marc devenaient chaque jour plus choquants. Ceux qui connaissaient les beaux discours de Jésus tels que les rapportaient les écritures syro-chaldaïques, regrettaient la sécheresse du récit sorti de la tradition de Pierre. Non-seulement les plus belles prédications y figuraient écourtées, mais des parties de la vie de Jésus qu’on était arrivé à regarder comme essentielles ne s’y trouvaient pas représentées. Pierre, fidèle aux vieilles idées du premier âge chrétien, attachait peu d’importance aux récits de l’enfance, aux généalogies. Or c’était surtout dans ce sens que travaillait l’imagination chrétienne. Une foule de récits nouveaux s’étaient formés ; on voulait un Évangile complet qui, à tout ce que renfermait Marc, ajoutât ce que savaient ou