Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 5 Evangiles, Levy, 1877.djvu/234

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pécheurs à ne jamais désespérer d’entrer dans la famille élue. La généalogie de Matthieu donne encore à Jésus pour ancêtres les rois de Juda, descendants de David, à commencer par Salomon ; mais bientôt on ne voudra plus de cette généalogie trop empreinte de gloire profane, et on rattachera Jésus à David par un fils peu connu, Nathan, et par une ligne parallèle à celle des rois de Juda.

Du reste, la conception surnaturelle prenait chaque jour une telle importance, que la question du père et des ancêtres charnels de Jésus devenait en quelque sorte secondaire. On croyait pouvoir conclure d’un passage d’Isaïe, mal rendu par les Septante[1], que le Messie naîtrait d’une vierge. Le Saint-Esprit, l’Esprit de Dieu avait tout fait[2]. Joseph, en réalité, paraît avoir été assez âgé quand Jésus naquit[3] ; Marie, qui semble avoir été sa seconde femme, pouvait être fort jeune[4]. Ce contraste rendait l’idée du

    que possible de la Bible le souvenir de ces femmes et en particulier les traces de mariages avec des étrangères. Geiger, Urschrift und Uebersetzungen der Bibel, p. 361 et suiv. Voir Mischna, Megilla, 4 et la tosifta sur ce passage.

  1. Isaïe, vii, 14.
  2. Sur les générations ἐξ οὐδενὸς θνητοῦ, voir Philon, De cherubim, § 12 et suiv.
  3. V. Vie de Jésus, p. 74, et l’appendice à la fin de ce volume.
  4. Les mariages disproportionnés quant à l’âge des conjoints ne sont nullement appréciés en Orient comme chez nous.